L’entreprise ne doit pas seulement se transformer, elle doit aussi transformer la façon de se transformer.
Cette transformation d’un nouveau type ne connaît pas de modèle et n’est pas séquentielle. Elle emprunte un chemin décentralisé, empirique et apprenant où les logiques horizontale (réseau, intelligence collective) et verticale (sens, stratégie, pilotage) se conjuguent.
Dans ce mouvement, la dimension collaborative est prédominante. Le partage des expériences, la mise en réseau, l’innovation ouverte sont les leviers d’une transformation globale. L’enjeu est celui du changement d’échelle, par la mise en place d’écosystèmes transformants.
Il s’agit d’une démarche décentralisée, mais où le pilotage global est important. La direction de la transformation fait le lien entre le sens général, les projets nationaux, et l’ensemble des projets locaux.
Cette transformation est fondamentalement positive. Il ne s’agit pas seulement de réagir à des menaces et de s’adapter. Mais de créer de la valeur autrement, en favorisant l’innovation collaborative et le management participatif.
La transformation positive des organisations
L’approche de la transformation positive des organisations emprunte au courant de la psychologie positive, qui s’applique aux individus, et à celui de l’intelligence artificielle, qui ouvre de nouvelles voies à la médecine, le principe d’une transformation visant non plus seulement à réparer mais surtout à développer (ou « augmenter »). En rupture avec l’approche traditionnelle de la « burning platform » (David Conner) qui fait de la dramatisation de la menace la première étape de tout processus de changement, elle repose sur quelques convictions fortes :
- La peur ne suffit pas. Elle doit être dépassée et transcendée : la menace peut constituer une raison d’agir, mais elle ne fournit pas le sens du changement. Banalisée, la menace inquiète, mais ne mobilise pas
- Dans le contexte d’une transformation permanente, l’enjeu n’est plus de se défendre. Il est de changer continuellement pour innover et créer de la valeur plus fortement et plus rapidement.
- Ce qui est vrai pour l’organisation est vrai pour ses membres. La sécurité a longtemps visé à protéger les salariés des effets du changement. Elle consiste aujourd’hui à leur permettre d’être des acteurs engagés dans le changement au même rythme que l’organisation.
- L’entreprise de demain sera humaniste ou ne sera pas. Car les salariés d’aujourd’hui et de demain ont besoin d’intégrité (travailler en harmonie avec ce que l’on est ou que l’on fait projet d’être), et cette intégrité profite à l’entreprise